mercredi 25 février 2015

La lutte du peuple grec pour sa souveraineté ne fait que commencer



La lutte du peuple grec pour sa souveraineté ne fait que commencer


Par Cochin




   De toute part, les commentaires fusent depuis ce week end pour analyser les conséquences de l'accord conclu entre la Grèce et l'Eurogroupe. Capitulation et reniement de Tsipras crient les uns (et Le Monde de le faire avec une délectation obscène), victoire de la Grèce affirment joyeusement les autres. La situation reste pourtant très précaire, car l'accord de vendredi ne fait que repousser à une date prochaine (dans quatre mois) les véritables décisions, si bien que chercher aujourd'hui un vainqueur et un vaincu risque fort d'être une activité assez vaine.
    Mais qui, de toute façon, pouvait sérieusement penser que le gouvernement d'Alexis Tsipras serait capable, en quelques semaines, de renverser totalement à son avantage le rapport de force en Europe alors même que la Grèce se retrouve largement isolée face à ses « partenaires » (le vocabulaire européiste est décidément bien amusant) ? Face à une Allemagne qui a depuis maintenant plusieurs années pris l'habitude de voir les autres pays se coucher piteusement devant ses exigences (notre pays n'a, hélas, que trop souvent montré la voie dans cette soumission), comment un pays aussi petit que la Grèce aurait-il pu l'emporter aussi rapidement ?
   L'accord de vendredi dernier, s'il n'est pas sans défaut, a tout de même un avantage : il donne à Tsipras du temps (quatre mois), pour préparer son pays aux prochaines négociations. Vendredi dernier, il avait à faire avec une situation largement héritée de ses prédécesseurs ; en quatre mois, il aura, s'il le souhaite vraiment, le temps de faire en sorte que son pays puisse véritablement mener un combat avec l'Union européenne.


    Certains diront sans doute qu'il n'y a rien à attendre d'un gouvernement qui, refusant de sortir de la monnaie unique, se prive des moyens de rompre les liens qui enchaînent son pays aux politiques d'austérité. C'est toutefois oublier que la Grèce, du fait même de la précarité de sa situation, n'est pas à l'abri d'un de ces emballements dont l'histoire des révolutions donne de nombreux exemples et qui amènent les hommes à aller bien plus loin qu'ils ne le désiraient à l'origine.
   Alors qu'en juillet 1789 seule une minorité de révolutionnaires pouvaient rêver de l'abolition de la monarchie en France, la République fut bel et bien proclamée seulement trois ans plus tard. Il n'est donc pas impossible que, d'ici quatre mois, la Grèce, poussée par un enchaînement d'événements imprévus, choisisse de détruire la monnaie unique.

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